Sous-lieutenant William Kenneth Rooney
M. Richard Rooney a partagé avec nous l’histoire à son grand-père, sous-lieutenant William Kenneth Rooney, de la Première Guerre mondiale. Sous-lieutenant Rooney a fait un journal avec ses expériences durant la guerre. Les extraits du mois d’août 1917 figurent ici (en bas de page).
« Mon grand-père est né en Irlande du Nord, près de Enniskillen, le 9 juillet 1893. Il a fait partie de la milice locale avant d’émigrer au Canada en 1911, lorsqu’il avait 17 ans. Il s’est joint au 18ème Bataillon du CEC en 1914, où il a eu une promotion au grade de sergent presque immédiatement. Il a reçu sa commission d’officier en mars 1917.
Au moment de l’attaque sur Cote 70, William avait déjà été blessé trois fois, à Saint-Éloi, à Courcelette et à Vimy. Les inscriptions traitant de Cote 70 dans son journal sont les derniers de 1917 et terminent avec l’impact direct horrible d’artillerie sur sa compagnie, ainsi qu’avec la mort de son bon ami, l’héroïque lieutenant Tommy Dougall, M.C.
Recevant sa quatrième blessure en 1918 et souffrant d’une obusite, William a été envoyé à un hôpital pour officiers en Angleterre, établissement où on espérait qu’il s’en remettrait.
Dans les dernières semaines de la guerre, on l’a renvoyé aux premières lignes pour mener un peloton. Il avait 24 ans, mais devait maintenant marcher avec une canne, grâce aux blessures dans ses jambes, et il souffrait aussi des maux de tête, d’un acouphène et de l’insomnie, symptômes qu’il présenterait pour le reste de sa vie. Après la guerre, il est revenu à la maison avec son épouse de guerre galloise. Il est retourné travailler à la raffinerie Imperial Oil à Sarnia, où il avait été employé avant la guerre. Dans son temps libre, il s’occupait à faire pousser des dahlias primés. De retour au Canada, William n’a jamais discuté de la guerre.
Mon grand-père s’est suicidé le jour du souvenir 1936. Je ne l’ai jamais connu, mais il a toujours été mon héros. »
Les inscriptions de journal du mois d’août 1917 de sous-lieutenant William Rooney, compagnie D du 18ème bataillon du CEC
Le 6 août – pratique pour l’attaque sur Cote 70;
Obus frappe la hutte de mess de compagnie D, environ 40 morts, spectacle horrible
Le 10 août – Ligne à la gauche de Liévin
Le 14 août – Légèrement blessé – échappe à peu d’un obus à gaz
Le 15 août – Attaque sur Cote 70 un grand succès, toutes sortes de Huns tués
Le 17 août – venu à la relève de Bully Grenay
Le 18 août – sorti pour un peu de repos demain aux Bois de Bouvigny. Je vais à Barlin pour enterrer mon chum sous-lieutenant Tommy Dougall, 21, plein de coupures et en larmes
Le 20 août (mais référence possible à l’inscription du 6-7 août) – mauvaise affaire. Obus atterrit dans la hutte de mess de compagnie D. 83 touchés, la plupart morts. J’ai la commande du détachement d’enterrement en après-midi. Devoir terrible de rassembler les morceaux…méconnaissables.